Le cinéma italien

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Néoréalisme

  • Comment montrer par l'image et l'action un désarroi intérieur ? (une question de cinéma)
  • geste documentaire/vérisme

Roberto Rossellini

(1906-1977)

Allemagne année zéro (1948)

  • Ruines citadines et idéologiques
  • Parcours topographique :
    • vertical
    • horizontal
  • Parcours intérieur
  • Aspect science-fictionnel
  • Reserrement progressif du cadre
  • Rétrécissement progressif du mouvement

Federico Fellini

Federico Fellini (1920-1993)
1950-1956 : première période fellinienne
Assistant de Rossellini sur Rome, ville ouverte (1945) et Païsa (1946). Influence du néoréalisme sur ses premiers films.
L'art : le sujet de ses films, dominant dans l'existence, non détaché de la vie sociale
L'acteur Marcello Mastroiani (1924-1996) comme alter-ego

La Strada (1954)

  • Oscar du meilleur film étranger
  • Lion d'argent (festival de Venise)
  • Musique : Nino Rota (assistant notoire)

Le traitement des personnages

  • Zampano
    • Élément : la terre (serpent tatoué, chaînes)
    • Rapports aux autres : réifie les êtres (brutalité, commerce des êtres)
  • Gelsomina (Giulietta Masina) (un Chaplin au féminin, Youri Deschamps)
    • Élément : le feu (qu'elle entretient)
    • Rapports aux autres : écrasée par Zampano, élevée par Il Matto
  • Il Matto
    • Élément : l'air (funambule, les ailes d'ange, l'ange gardien)
    • Rapports aux autres : humanise les choses (parabole de la pierre)

Angélisation des personnages :

  • courante chez Fellini
  • italienneté

Antinomie totale de Zampano et Gelsomina. Onirisme de la rencontre Gelsomina et Il Matto.

La mise en scène

Personnages :

  • aucune dimension sociale
  • traitement comportementaliste (et non psychologique)
  • opacité/distance dans les relations

Tragédie du langage :

  • solitude
  • incommunicabilité (sauf Il Matto, porteur du langage)
    • limite sociale
    • limite culturelle

Narration : adhésion du spectateur, car

  • émotion
  • simplicité du drame/linéarité

Un film qui avance plus qu'il ne progresse (Youri Deschamps)

Espace : la plage comme premier et dernier plan

Corps sans eau, terres sans âme : bien penser devant la mer. (proverbe méditerranéen)

Pier Paolo Pasolini

Pier Paolo Pasolini (1922-1975)
Un auteur complet : scénariste puis réalisateur, journaliste, poète et dramaturge.
Une prose de combattant (Y. Deschamps) : engagement marxiste (haine de la société de consommation), mysticisme, homme public
Une intégration du monde ouvrier : par le corps, par le langage. Défense du sud de l'Italie
Une hybridation de la culture haute et basse

Mamma Roma (1962)

  • Une influence néo-réaliste
  • Sexualisation des rapports mère/fils
  • Homosexualisation du fils
  • Jeux de mots :
    • "papa" = Pape / "pappa" = maquereau
    • "lupa" = louve (Rome) et prostituée

Séquence d'ouverture : mariage

rhétorique et poésie (Y. Deschamps)

Exposition des enjeux :

  • dramatiques : le chant comme exposition des rapports
  • dramaturgique : recomposition de la Cène

Séquence finale : regard sur le dôme d'église

  • Référence à Rome, ville ouverte (1945)
  • Relation avec le regard sur le cimetière (début)

Michelangelo Antonioni

Michelangelo Antonioni (1912-2007)
A débuté comme 1er assistant et scénariste durant la période néoréaliste : premiers films à tendance sociale mais pas politique, puis des thèmes affirmés (la difficulté du rapport homme/société, la dissolution de l'identité, les relations conjugales).
Considéré comme le fondateur de la modernité cinématographique : épure du style, temporalité étirée, évidement de l'action, absence de psychologie (un cinéma behavioriste, Deschamps)

Blow-up (1966)

En plein « swinging London » :

  • psychédélisme
  • effervescence générationnelle
  • effervescence contre-culturelle

L'œuvre d'un œil avant d'être celle d'un cerveau (Deschamps)

  • le film le moins intellectuel d'Antonioni
  • formalisme puissant
  • filmage centré sur le protagoniste

Personnage

Personnage principal

  • joué par D. Hemmings
  • influencé par le photographe D. BAILEY
  • inexpressif
  • regard puissant, très ouvert (un « Homme-oeil »)

Les personnages n'ont :

  • rien à dire (mutisme)
  • rien à voir (image vide)
  • rien à savoir (irrésolution / insignifiance)

Structure

Première partie : couleurs ternes et monochromes, neutralité du personnage.

Deuxième partie : réactivation de la couleur (notamment le vert), engagement. Investissement dans l'image, mais plus il y a agrandissement ("blow up") des photos, plus il y a abstraction (une image dans l'image, et ainsi de suite).

Séquence finale : le personnage ne sait plus faire de distinction entre réel et imaginaire.

Conséquence

  • Explosion de la société de l'image :
    • influence du film de l'assassinat de Kennedy] (A. ZAPRUDER, 1963)[1]
    • l'image n'est pas la connaissance (aucun intérêt informatif)
  • Un film du signe (très ancré fin 60/début 70)
  • De la maîtrise de l'image, à l'image qui maîtrise (la domination de l'objet)
  • Quête de l'image :
    1. quête intérieur (enjeu moral)
    2. quête de survie du sujet (enjeu social)

Références

  1. Voir Pascal Couté, « Du film “Zapruder” à Snake Eyes de Brian De Palma », pp 111-118, in Vincent Amiel & Gérard-Denis Farcy (dir.), Mémoire en éveil, archives en création (issu du colloque « L'Invention et l'archive, théâtre et cinéma », CREDAS/IMEC, 13-15/03/2003), L'Entretemps, Vic la Gardiole, 2006, ISBN: 2-912877-51-2.