« Chercheurs en résistance » : différence entre les versions

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== Autres références ==
== Voir aussi ==


* BLANC Julien. ''Au commencement de la Résistance : du côté du musée de l’Homme (1940-1941)''. Seuil, 2010
* BLANC Julien. ''Au commencement de la Résistance : du côté du musée de l’Homme (1940-1941)''. Seuil, 2010
* WIEVIORKA Olivier. ''Histoire de la Résistance : 1940-1945''. Perrin, 2014.
* WIEVIORKA Olivier. ''Histoire de la Résistance : 1940-1945''. Perrin, 2014.

Version actuelle datée du 28 janvier 2015 à 14:32

Présentation

Chercheurs en résistance, conférence de Julien Blanc (EHESS) du CERREV (Université de Caen) sur l’ouvrage qu’il a co-dirigé[1].

Résumé

Cet ouvrage collectif est le fruit de deux journées d’études organisées par le Centre d’histoire et de recherche sur la Résistance. De jeunes chercheurs y réfléchissent, à partir de cas pratiques, aux problèmes épistémologiques et méthodologiques que pose l’écriture de l’histoire : Comment un objet de recherche se construit-il et se saisit-il ? Que faire lorsque la définition de ses contours se dérobe au fur et à mesure que l’enquête avance ? Comment composer avec l’abondance, l’absence ou le caractère parfois éminemment biaisé des sources ? Les auteurs ont accepté de mettre au pot commun les écueils, interrogations, doutes qui sont le lot de tous les chercheurs et de les placer délibérément au centre de la réflexion afin qu’ils puissent être discutés.

Live tweet MRSH150121

Le Centre d’histoire et de recherches sur la Résistance (CH2R)[2]

  • Organisation bénévole, collective et « hors-sol ».
  • Lancée en mars 2009 par des chercheurs de Besançon face à un manque, après le renouveau des études sur la Résistance dans les années 90.
  • Cherche à questionner l’approche de l’histoire de la Résistance et de ses sources.
  • Souhaite proposer des colloques et des travaux écrits, qui témoignent de leurs difficultés et de leur cheminement intellectuel.
  • S’attache à la diversité des sujets, des approches épistémologiques et des sources mobilisées.

L’histoire de la Résistance

D’après Julien Blanc, il faut se méfier des archives qui sur-structurent une réalité. Il faut parfois inventer ses sources. Par exemple, il n’y a presque aucune source de première main sur les premiers temps de la Résistance. Les tableaux statistiques faits ensuite par les résistants eux-mêmes ne peuvent s’appliquer à un mouvement moins structuré (cela sur-structurerait cette première réalité). Il faut donc passer ici par les archives de la répression des premiers temps de la Résistance. Mais ces sources, annexes et insuffisantes bien qu’éclairantes, doivent être critiquées et manipulées pour forger une archive de ces premiers temps.

Blanc rappelle la singularité partagée de la Résistance et de son histoire :

  • Contrairement aux autres engagements de guerre, basés sur la contrainte, la Résistance est une expérience de volontariat[3]. Y est essentielle la relation à la mort (consciente et acceptée) et aux morts (marquée par la piété et la culpabilité de leur avoir survécu). La parole et le témoignage portent ainsi un caractère sacré, parfois lacunaire et difficile à obtenir.
  • La Résistance est aussi une expérience du secret (métaphores constantes à l’ombre et à la nuit), qui nourrit des fantasmes, construit des mythes, forge un imaginaire auquel sont confrontés les chercheur·e·s en histoire.
  • Enfin, l’expérience et l’histoire de la Résistance sont une expérience et une histoire du corps social et du rapport au corps social.

Le mythe de la Résistance

En 1948, l’abbé Jean-Marie Desgrange publie Les Crimes masqués du résistantialisme sur les crimes de la Résistance et la récupération politique de celle-ci (en particulier par les communistes). En 1973, Robert Paxton publie La France de Vichy 1940-1944, très critique sur le comportement des Français. Dans les années 80, Henry Rousso et Pierre Laborie traitent du mythe de la Résistance ; le premier développant la notion de résistancialisme (avec un C), mythe spécialement gaulliste et communiste sur la France résistante, et le second reconnaissant la complaisance d’une part de la société française tout en refusant de la généraliser par facilité.

Depuis les années 90 notamment, des historiens (en particulier Daniel Cordier) récusent les sources orales, car elles participeraient de et à la légende de la Résistance. Cette posture n’est pas celle du CH2R, qui refuse de s’aliéner des sources importantes et parfois uniques, mais reconnaît en effet leurs limites. Julien Blanc admet par exemple le caractère épique des récits de Germaine Tillion ou Lucie Aubrac. Il note en revanche que les récits de Résistance ont été contradictoires et critiques dès le début de l’Après-guerre.

Références

  1. BLANC Julien, VAST Cécile (dir.). Chercheurs en Résistance : pistes et outils à l’usage des historiens. PUR, 2014
  2. [1]
  3. Julien Blanc a rappelé à ce titre que les premier·e·s résistant·e·s avaient aussi fait l’expérience de la Première Guerre mondiale.

Voir aussi

  • BLANC Julien. Au commencement de la Résistance : du côté du musée de l’Homme (1940-1941). Seuil, 2010
  • WIEVIORKA Olivier. Histoire de la Résistance : 1940-1945. Perrin, 2014.