Le cinéma italien

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Cinéma muet

La Prise de Rome (20 septembre 1870), Filoteo Alberini, 1905
Film fondateur du cinéma italien.
Fait du genre historique le genre dominant du cinéma primitif italien.
Cabiria, Giovanni Pastrone[1], 1914
Chef-d'œuvre et référence du cinéma historique.

Pendant la Seconde Guerre mondiale

Benito Mussolini se proclame Guide (Duce) de la République sociale italienne de 1943 à 1945.

Contrairement aux idées reçues, l'Italie ne produit pas beaucoup de péplum sous le fascisme — à l'exception notable de Scipion l'Africain (Carmine Gallone, 1937).

Plus de détails dans Analyses pratiques de l'acteur

Néoréalisme

  • Comment montrer par l'image et l'action un désarroi intérieur ? (une question de cinéma)
  • geste documentaire/vérisme

Roberto Rossellini

(1906-1977)

Allemagne année zéro (1948)

  • Ruines citadines et idéologiques
  • Parcours topographique :
    • vertical
    • horizontal
  • Parcours intérieur
  • Aspect science-fictionnel
  • Reserrement progressif du cadre
  • Rétrécissement progressif du mouvement

Federico Fellini

Federico Fellini (1920-1993)
1950-1956 : première période fellinienne
Assistant de Rossellini sur Rome, ville ouverte (1945) et Païsa (1946). Influence du néoréalisme sur ses premiers films.
L'art : le sujet de ses films, dominant dans l'existence, non détaché de la vie sociale
L'acteur Marcello Mastroiani (1924-1996) comme alter-ego

La Strada (1954)

  • Oscar du meilleur film étranger
  • Lion d'argent (festival de Venise)
  • Musique : Nino Rota (assistant notoire)

Le traitement des personnages

  • Zampano
    • Élément : la terre (serpent tatoué, chaînes)
    • Rapports aux autres : réifie les êtres (brutalité, commerce des êtres)
  • Gelsomina (Giulietta Masina) (un Chaplin au féminin, Youri Deschamps)
    • Élément : le feu (qu'elle entretient)
    • Rapports aux autres : écrasée par Zampano, élevée par Il Matto
  • Il Matto
    • Élément : l'air (funambule, les ailes d'ange, l'ange gardien)
    • Rapports aux autres : humanise les choses (parabole de la pierre)

Angélisation des personnages :

  • courante chez Fellini
  • italienneté

Antinomie totale de Zampano et Gelsomina. Onirisme de la rencontre Gelsomina et Il Matto.

La mise en scène

Personnages :

  • aucune dimension sociale
  • traitement comportementaliste (et non psychologique)
  • opacité/distance dans les relations

Tragédie du langage :

  • solitude
  • incommunicabilité (sauf Il Matto, porteur du langage)
    • limite sociale
    • limite culturelle

Narration : adhésion du spectateur, car

  • émotion
  • simplicité du drame/linéarité

Un film qui avance plus qu'il ne progresse (Youri Deschamps)

Espace : la plage comme premier et dernier plan

Corps sans eau, terres sans âme : bien penser devant la mer. (proverbe méditerranéen)

Pier Paolo Pasolini

Pier Paolo Pasolini (1922-1975)
Un auteur complet : scénariste puis réalisateur, journaliste, poète et dramaturge.
Une prose de combattant (Y. Deschamps) : engagement marxiste (haine de la société de consommation), mysticisme, homme public
Une intégration du monde ouvrier : par le corps, par le langage. Défense du sud de l'Italie
Une hybridation de la culture haute et basse

Mamma Roma (1962)

  • Une influence néo-réaliste
  • Sexualisation des rapports mère/fils
  • Homosexualisation du fils
  • Jeux de mots :
    • "papa" = Pape / "pappa" = maquereau
    • "lupa" = louve (Rome) et prostituée

Séquence d'ouverture : mariage

rhétorique et poésie (Y. Deschamps)

Exposition des enjeux :

  • dramatiques : le chant comme exposition des rapports
  • dramaturgique : recomposition de la Cène

Séquence finale : regard sur le dôme d'église

  • Référence à Rome, ville ouverte (1945)
  • Relation avec le regard sur le cimetière (début)

Michelangelo Antonioni

Michelangelo Antonioni (1912-2007)
A débuté comme 1er assistant et scénariste durant la période néoréaliste : premiers films à tendance sociale mais pas politique, puis des thèmes affirmés (la difficulté du rapport homme/société, la dissolution de l'identité, les relations conjugales).
Considéré comme le fondateur de la modernité cinématographique : épure du style, temporalité étirée, évidement de l'action, absence de psychologie (un cinéma behavioriste, Deschamps)

Blow-up (1966)

En plein « swinging London » :

  • psychédélisme
  • effervescence générationnelle
  • effervescence contre-culturelle

L'œuvre d'un œil avant d'être celle d'un cerveau (Deschamps)

  • le film le moins intellectuel d'Antonioni
  • formalisme puissant
  • filmage centré sur le protagoniste

Personnage

Personnage principal

  • joué par D. Hemmings
  • influencé par le photographe D. BAILEY
  • inexpressif
  • regard puissant, très ouvert (un « Homme-oeil »)

Les personnages n'ont :

  • rien à dire (mutisme)
  • rien à voir (image vide)
  • rien à savoir (irrésolution / insignifiance)

Structure

Première partie : couleurs ternes et monochromes, neutralité du personnage.

Deuxième partie : réactivation de la couleur (notamment le vert), engagement. Investissement dans l'image, mais plus il y a agrandissement ("blow up") des photos, plus il y a abstraction (une image dans l'image, et ainsi de suite).

Séquence finale : le personnage ne sait plus faire de distinction entre réel et imaginaire.

Conséquence

  • Explosion de la société de l'image :
    • influence du film de l'assassinat de Kennedy] (A. ZAPRUDER, 1963)[2]
    • l'image n'est pas la connaissance (aucun intérêt informatif)
  • Un film du signe (très ancré fin 60/début 70)
  • De la maîtrise de l'image, à l'image qui maîtrise (la domination de l'objet)
  • Quête de l'image :
    1. quête intérieur (enjeu moral)
    2. quête de survie du sujet (enjeu social)

Références

  1. Également connu sous le pseudonyme Piero Fosco.
  2. Voir Pascal Couté, « Du film “Zapruder” à Snake Eyes de Brian De Palma », pp 111-118, in Vincent Amiel & Gérard-Denis Farcy (dir.), Mémoire en éveil, archives en création (issu du colloque « L'Invention et l'archive, théâtre et cinéma », CREDAS/IMEC, 13-15/03/2003), L'Entretemps, Vic la Gardiole, 2006, ISBN: 2-912877-51-2.